Pourquoi les familles paysannes ont-elles besoin de produits phytosanitaires?
Les familles paysannes suisses prennent de nombreuses mesures préventives pour protéger leurs cultures des maladies et des ravageurs : travail du sol adapté, rotation des cultures, semences saines ou variétés résistantes. Or, suivant les conditions météorologiques, ces mesures ne suffisent pas toujours à satisfaire les exigences de qualité élevées des commerçants, des transformateurs et des consommateurs : dans les magasins, l’aspect des fruits et des légumes joue un rôle prépondérant : une petite chenille sur une salade et c’est la récolte de toute une journée ou d’un champ entier qui devient invendable. Pour ces raisons, les exploitations agricoles n’ont d’autre choix que de traiter les cultures infestées. En Suisse, l’utilisation des produits phytosanitaires est soumise à des contrôles stricts. En outre, un nombre croissant d’agriculteurs pratiquant l'agriculture raisonnée traditionnelle utilisent aussi de plus en plus des substances d’origine naturelle. La part des produits phytosanitaires de cette catégorie s’élève déjà à 40 %.
Que se passerait-il si les familles paysannes ne pouvaient plus utiliser de produits phytosanitaires?
Le recul de la production suisse atteindrait jusqu’à 30 % en moyenne si les familles paysannes renonçaient en totalité aux produits phytosanitaires. Lors d’années pluvieuses, les pertes de récolte pourraient s'avérer encore beaucoup plus importantes. Des pertes totales seraient même à prévoir dans des cultures spécifiques telles que la vigne, les légumes, les fruits, les pommes de terre, la betterave sucrière ou le colza. Sans produits phytosanitaires, la durée de conservation des aliments diminuerait, et les pertes durant le stockage augmenteraient. En outre, il ne serait souvent plus possible de répondre aux exigences des consommateurs en matière de qualité.
Où se situe l’agriculture suisse en comparaison internationale s’agissant de l’utilisation de produits phytosanitaires?
L’utilisation de pesticides en Suisse est nettement inférieure à celle à l’étranger. C’est ce que montrent les statistiques des ventes de l’Office fédéral de l’agriculture, les chiffres d’Agroscope et les données de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Nous utilisons ainsi 42% de produits phytosanitaires de moins que nos voisins allemands. En outre, nos statistiques comprennent toutes les substances actives naturelles et tous les moyens de lutte biologique. Ce n’est pas le cas à l’étranger.
En quoi les denrées alimentaires importées diffèrent-elles des produits suisses?
Les produits alimentaires importés proviennent de pays où les conditions de production ne supportent pas la comparaison avec les normes suisses en matière d’écologie et d’élevage. Concernant la présence de résidus, les produits importés donnent lieu jusqu’à cinq fois plus de réclamations que les produits suisses lors des contrôles officiels et, dans le cas des produits en provenance d’Asie, ce sont même 30% des échantillons qui sont incriminés. En outre, une surveillance de la Confédération montre que les aliments suisses sont exempts de résidus de glyphosate. Par contre, il arrive d’en retrouver en quantités considérables dans des céréales, des légumineuses ou des pâtes alimentaires importées.
Des produits phytosanitaires sont autorisés, puis à nouveau interdits. Pourquoi?
Il est normal que de nouvelles connaissances soient acquises au fil du temps et que les conditions d’utilisations soient adaptées à la nouvelle donne ou qu’il soit nécessaire de retirer des produits du marché. Le retrait de produits autorisés par le passé prouve que notre système fonctionne et que des mesures sont prises si nécessaires. Le même processus s’applique aussi à d’autres domaines, par exemple aux médicaments.